L’œuvre de Jean-Nirina Razafindralambo est une ode à la résilience et à la transformation. En combinant musique, street art et matériaux recyclés, l’artiste malgache propose un univers visuel où chaque détail raconte une histoire. La musique, notamment le jazz et la soul, semble être le fil conducteur émotionnel de ses créations, insufflant rythme et fluidité à ses compositions.

Sa technique distinctive, mêlant peinture et collage, est emblématique de sa démarche : restaurer, réinventer, reconstruire. Il commence par peindre des tableaux qui intègrent l’énergie brute des tags urbains. Les déchirures et imperfections de ces œuvres initiales sont ensuite réparées par des techniques de collage méticuleuses. Ce processus de reconstruction ne se limite pas à la forme ; il devient un acte symbolique, un commentaire sur les fractures sociales et culturelles que l’artiste observe autour de lui.

Les matériaux qu’il choisit – cartons inutilisés, billets de banque, photographies – sont autant de métaphores de la durabilité et de la mémoire. Les billets de banque, par exemple, questionnent subtilement les notions de valeur et d’identité dans un contexte mondialisé. Quant aux couleurs dominantes de son travail, le bleu et le jaune, elles évoquent une dualité émotionnelle : le calme face à l’injustice et la lumière d’un avenir possible.

Razafindralambo transcende les frontières locales et internationales, en exposant à Paris, au Sénégal et au Royaume-Uni. Son art, profondément ancré dans la culture malgache, ne cesse de dialoguer avec des préoccupations globales. Chaque œuvre interpelle, suggère, provoque une réflexion.

En tant qu’observateur, on ne peut que saluer l’audace et la maîtrise de Jean-Nirina Razafindralambo, un artiste pour qui l’art est autant un geste esthétique qu’un outil de justice sociale et de célébration culturelle.